Alimentation et productivité au travail : un enjeu RH trop souvent négligé.

Dans un contexte professionnel où la productivité, l’engagement et la santé mentale sont au cœur des préoccupations, un facteur essentiel demeure trop souvent sous-estimé : la nutrition. Alors que les programmes de bien-être misent sur la gestion du stress ou l’activité physique, l’impact direct des habitudes alimentaires sur la performance au travail reste peu exploré dans de nombreuses organisations.

La fatigue au travail : un symptôme courant mais évitable

De nombreux professionnels ressentent une fatigue marquée en milieu de journée, des difficultés de concentration ou des variations d’énergie importantes. Ces symptômes sont souvent liés à de mauvaises habitudes alimentaires : sauter des repas, consommer des produits riches en sucre ou multiplier les cafés. Dans un environnement exigeant, il peut sembler secondaire de bien s’alimenter… mais ce choix a un coût réel pour les organisations.

Une étude menée par Brigham Young University auprès de 20 000 employés a révélé que ceux ayant de mauvaises habitudes alimentaires étaient 66 % plus susceptibles de vivre une perte de productivité, et ceux qui consommaient rarement des fruits et légumes étaient 93 % plus susceptibles d’être improductifs au travail (1).

Nutrition et performance cognitive : un lien bien réel

Une alimentation équilibrée et riche en nutriments contribue à stabiliser l’énergie, améliorer l’attention et renforcer la gestion émotionnelle. Les organisations qui soutiennent de saines habitudes alimentaires observent souvent une meilleure qualité de décision, moins d’irritabilité, et une collaboration renforcée.

Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), une mauvaise nutrition peut entraîner une baisse de productivité allant jusqu’à 20 %, en raison de la fatigue, de la difficulté à se concentrer, ou des maladies liées à l’alimentation (2).

Pourquoi intégrer la nutrition dans votre stratégie RH

Les stratégies de santé au travail incluant la nutrition ne sont plus des « plus », mais bien des essentiels pour maintenir une performance durable. Une revue systématique de 39 études a démontré que les interventions en nutrition et en activité physique ont un impact positif sur l’absentéisme, la performance et la présence active au travail (3).

Quelques initiatives simples et peu coûteuses à mettre en place :

• Encourager des pauses-repas réelles et sans interruption
• Offrir des collations saines dans les espaces communs
• Proposer des ateliers sur la nutrition et la gestion d’énergie
• Intégrer la sensibilisation alimentaire dans les programmes de bien-être

Ces gestes renforcent l’engagement de l’organisation envers la santé globale des employés et soutiennent une image de marque employeur solide.

Une perspective stratégique pour les gestionnaires et les dirigeants

La nutrition n’est pas uniquement une responsabilité individuelle : elle constitue un levier stratégique pour la performance organisationnelle. Soutenir de bonnes habitudes alimentaires permet de diminuer les coûts de santé, tout en cultivant des équipes plus énergiques, concentrées et résilientes.

Pour les entreprises qui cherchent des moyens durables d’améliorer la rétention, l’engagement et la performance, l’investissement dans la nutrition s’impose comme une opportunité concrète et fondée sur les données (4).

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Références
1. Benefits and Pensions Monitor. Healthy eating increases productivity lowers health costs. Lien

2. Organisation internationale du travail. La mauvaise nutrition nuit à la santé et à la productivité des travailleurs. Lien

3. Cancelliere, C., et al. Workplace health promotion and presenteeism: a systematic review. Lien

4. ResearchGate. The relationship of a healthy diet with the level of productivity among office workers. Lien